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A titre professionnel et personnel je m'intéresse quotidiennement depuis 8 ans à la stratégie, aux doctrines, et en général à la pensée militaire des USA

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lundi 26 novembre 2007

Le défi du partage du renseignement au sein d'une coalition

Partager le renseignement est sûrement une des tâches les plus compliquées d’une coalition. La lourdeur administrative et les règles rigoristes, presque « paranoïaques » de protection du secret aux USA rendent cette tâche difficilement réalisable à grande échelle et avec une réactivité suffisante, (excepté peut-être avec les pays membres d’ « Echelon », et encore…). L’article qui suit rapporte que ce constat est partagé par le général James E. Cartwright (USMC), vice-chairman du « Joint Chiefs of Staff » (JCS). Il souhaite réformer les procédures.

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Ce constat est aussi celui de l’ «
Office of the Secretary of Defense » (OSD-Policy) qui travaille à modifier en profondeur les règles en vigueur. La tâche est ardue car le département de la Défense (DOD) n’est pas le seul «propriétaire » des informations à partager. Dans la « Global War On Terrorism » (GWOT), tout comme dans les initiatives de sécurité internationale telles la « Maritime Defense Awarness » (MDA), ou la « Proliferation Security Initiative », nombreux sont les renseignements qui proviennent d’agences de « Law Enforcement » (LEA) telles le FBI, la DEA, ICE (Les enquêtes douanières), ATF (enquêtes sur les armes, explosifs, alcools et tabac), et autres services de Police qui ont des règles différentes de partage du renseignement, bannissant souvent leur diffusion automatique aux services étrangers pour des raisons légales.
Un pis-aller est la mise en place d'"Intel Fusion Centers" qui récupèrent le renseignement d'origine LEA et l'adapte à la classification du renseignement militaire en lui retirant ce qui peut être jugé sensible par les agences. C'est un processus qui, ne pouvant être automatisé, est gourmand en ressources humaines et en temps.

Le vrai constat est qu’il faut d’abord changer l’état d’esprit. Cette leçon est en partie tirée de l’expérimentation d’un Joint Intelligence Operation Center (JIOC) menée cette année au «
Joint Force Command » (JFCOM) qui a conduit un atelier sur l'intégration des partenaires extérieurs « Allies and Coalition Partners » (ACP) dans un JIOC-X (Experimental Joint Intelligence Operation Center). Y étaient représentés les quatre armées, certains commandements opérationnels (CENTCOM, PACOM, SOCOM, EUCOM, …), des services de renseignement militaires et des partenaires étrangers.

Le concept JIOC vise à créer une synergie plus forte entre le renseignement, la conduite et la planification et travailler en "boucle courte" pour utiliser à temps les données issues du renseignement. L’atelier s’était attaché à faire le point sur les besoins de changement de la réglementation américaine concernant les échanges d'information, les principes devant guider la mise sur pied d'un JIOC avec des partenaires étrangers, ainsi que les besoins en technologie pouvant faciliter le fonctionnement de ce JIOC avec des ACP.

Le concept JIOC est prévu de s'appliquer au niveau opératif. L'idée originelle des Américains était de l'implanter au sein des commandements régionaux. Ce niveau n'ayant pas d'équivalent chez les partenaires à intégrer il a été suggéré de décentraliser les JIOC jusqu'aux Joint Task Forces sur le terrain, là où les ACP déploieront leurs moyens, notamment leurs capteurs.

La principale leçon qui en a été tirée est que les entraves aux échanges étant essentiellement créées par une application rigoriste des règles existantes, changer la loi sans changer l'état d'esprit avec lequel elle est appliquée risque fort d'être une évolution décevante.

C.H.


Vice Chairman Talks Intelligence at Geospatial Conference
American Forces Press Service

By Tech. Sgt. Adam M. Stump, USAF
Special to American Forces Press Service

WASHINGTON, Oct. 23, 2007 – Intelligence sharing between nations needs to be re-examined and improved, the vice chairman of the Joint Chiefs of Staff said here yesterday.
Marine Corps Gen. James E. Cartwright gave the keynote address to more than 2,600 in attendance at the Geospatial Intelligence 2007 Conference. The audience included people from the Defense Intelligence Agency, Central Intelligence Agency, National
Security Agency, Department of Homeland Security and the Secret Service, along with people from 17 foreign countries.
After his speech, the general took questions from the audience. One question concerned classification being a barrier to international intelligence collaboration.
"If you're a parent, explain this one to your kids: It's OK to share a foxhole with an Aussie, have him die for you, but we can't tell him which way the threat's coming from," Cartwright said. "It's just ludicrous." He said collaborating with other nations while protecting classified information is imperative.
"We have to be able to start to differentiate between what it is we really want to keep secret," the general said.
The challenge of intelligence sharing was recently displayed during a national-level exercise, Cartwright told the audience. American and Australian officials tried to get into each other's computer systems to share intelligence, which proved difficult.
"Not sharing is unacceptable," he bluntly said.
During the question-and-answer session, Cartwright also said developing and expanding a common program to gather intelligence information is important to the future of intelligence capabilities. A current system operates like commercial search engines, he explained.
"The customer decides what it is they want to know,” he said. “It's more akin to My Yahoo! or Google.”
That system has limitations, he said. The way ahead, he told the group, is to let the user tell the search engines what to search for as well as what not to search for. However, Cartwright said, fielding intelligence capabilities shouldn't always involve throwing money at the problem to solve it, likening that challenge to the one posed by improvised explosive devices in Afghanistan and Iraq.
"It's akin to IEDs," the general said. "We can't afford the solution, but we're going to keep trying to spend the money to do it in some technical way instead of stepping out of the architectures and stovepipes," he added, referring to developing an “outside the box” way of solving the problem.

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